Explorer son propre corps avant celui des autres fait partie de la démarche logique de tout individu pendant son enfance. Mais trop souvent encore on associe masturbation à perversion. Or il n'est rien de plus sain que de découvrir les possibilités érogènes de son corps, de comprendre l'excitation provoquée par certains touchers, de cerner ce qui provoque la montée du plaisir pour s'achever dans le grand bouleversement de l'orgasme. Une fois le corps conquis, il est plus facile de transmettre ses besoins, ses désirs, ses caprices, ses préférences à un autre. Les échanges sont par conséquent plus honnêtes lorsque les partenaires peuvent identifier et nommer leurs envies dans l'amour.

Mais voilà, si l'on interroge un panel d'individus non ciblés, on réalise rapidement que la masturbation, même en ce 21e siècle, reste un sujet embarrassant. Cela semble impensable… Pourtant, de nombreuses personnes (surtout des femmes) répugnent encore à se commettre dans un acte de masturbation. Comme si elles ne pouvaient devoir leur plaisir qu'à un partenaire. Les interdits religieux et/ou éducationnels ont-ils été si impressionnants dans l'esprit des gens qu'ils maintiennent encore des barrières psychologiques ? Peut-être bien…

Qu'on le sache : la masturbation reste un moment d'intimité avec soi, une façon légitime de se faire l'amour, de se gratifier, de se récompenser et surtout de s'affirmer dans une individualité incontestable. Se masturber c'est aussi se reconnaître soi-même !