Jadis, échapper au mariage signifiait vivre en reclus ou se sacrifier à l'église. Pour ceux qu'aucune de ces options ne satisfaisait, un frisson d'horreur les glaçait au moment de choisir le moindre de ces maux. Il n'y pas si longtemps, on pouvait aussi devenir instituteur/institutrice pour se soustraire à cet état civil, avantage principalement pour les femmes, car ce statut leur assurait de quoi vivre…

Aujourd'hui, le ciel est parfaitement dégagé des nuages matrimoniaux et la menace du mariage ne plane plus sur la majorité des Occidentaux. Ni celle d'une vie religieuse obligée d'ailleurs. Alors le célibat, on achète ou on n'achète pas ?

Dans un monde qui peine à nourrir tous ses habitants, le choix du célibat devient presque socio-politique. L'obligation de procréation désormais dépassée, l'être humain peut enfin se consacrer en tout égoïsme à ses propres projets sans porter le boulet d'une alliance non souhaitée. Et ça, c'est de la liberté en intraveineuse ! Le ou la célibataire moderne n'est plus pointé du doigt. Il ou elle peut enfin se vautrer dans les conquêtes amoureuses sans faire flipper tous ses proches. On dira qu'il ou elle aime s'amuser ou qu'il ou elle prolonge son adolescence à dessein. Cela n'indigne plus personne. Aussi le ou la célibataire, cautionné(e) par ces nouveaux paramètres moraux peut enfin jouir de la vie en toute impunité.